12
Avr
2015
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Lifou et Maré

Après avoir découvert Ouvéa et son impressionnant lagon, nous nous sommes rendus à Lifou, île principale des îles Loyauté. Cette île est la plus étendue et fait la même superficie que la Martinique mais en beaucoup moins peuplée. 10 000 habitants peuplent Lifou divisée en 3 districts coutumiers : Wetr, Lösi et Gaïca.

Lifou possède des sites naturels diversifiés. La côte, entaillée de baies longues et profondes allie les longues plages de sable blanc, les falaises tranchées dans l’ancien récif et les fonds coralliens aux couleurs magiques.

La voiture louée, nous avons pris la route vers le sud et ses belles plages. C’est sur celle de Luengoni, dans le gîte d’Hukekep que nous avons décidé de séjourner une semaine. On a piqué la tente dans la cocoteraie, au bord de la plage, à quelques mètres des vagues qui déferlaient sur le sable blanc. Nous avons fait la connaissance de nos hôtes, Rémi et Agathe et avons dégusté un délicieux bougna. Ce plat traditionnel de la culture kanak est à base de poulet (ou de poisson), d’igname et de lait de coco. La cuisson se fait dans des feuilles de bananier et par le feu, à l’étouffé sous la terre.

A proximité de la tribu, nous sommes partis à la rencontre des sculpteurs. En rentrant dans l’atelier d’un des artistes, nous avons été surpris par l’odeur que dégageait le bois. Nous avons appris qu’il s’agissait du bois de Santal, un bois recherché et prisé par les parfumeurs du monde entier en raison de l’odeur qu’il dégage. Les sculptures sur bois racontent des histoires et représentent les gardiens des tribus (tortues, raies mantas, guerriers…). Nous sommes impressionnés par la finesse des gravures.

 

Le nord de l’île se compose de falaises au pied desquels se trouvent de superbes récifs coralliens. Nous en avons profité pour faire du snorkeling et pour admirer la faune et la flore de la région. Après les falaises de Jokin, nous avons également visité la baie de Jinek où se situe l’aquarium naturel. Ici aussi, nous avons pu admirer les fonds marins. Par contre, un bateau de croisière australien est venu gâcher ce spectacle avec le débarquement de 2500 touristes pas très respectueux des lieux et de la culture kanak. Nous sommes donc revenus quelques jours plus tard sur les lieux, un jour où il n’y avait pas de paquebot et nous avons vu une grande différence. Les poissons étant beaucoup plus nombreux et colorés que la fois précédente et la visibilité sous l’eau meilleure.

 

 

 

 

Dans les terres, c’est au milieu de la végétation luxuriante que se trouvent de nombreuses grottes. Nous avons décidés d’en visiter deux d’entre elles : une en milieu terrestre et la seconde en milieu aquatique.

Au Nord de l’île, on a donc pu visiter la grotte du diable. Un habitant de la tribu la plus proche nous emmène au cœur de la forêt pour une courte marche avant d’arriver devant l’entrée de la grotte, sombre et étroite. Cette grotte se compose de trois vastes cavernes calcaires reliées les unes aux autres. Ce qui nous a le plus frappés, c’est la présence d’os humains et de deux cranes très peu abimés. Le guide local nous apprend qu’en 1860, cette grotte servait de repère et de cachette pour les cannibales. En effet, le cannibalisme était très pratiqué sur l’île entre les tribus du Nord et celles du Sud. Le fait de manger son ennemi donnait de la force aux guerriers…

 

La deuxième grotte que nous avons visitée n’apparaît pas sur les cartes et sur les guides touristiques car la tribu souhaite la préserver. C’est grâce au bouche à oreille que nous avons eu connaissance de la grotte. Après quelques brasses dans les eaux cristalline, on contourne quelques stalactites et arrivons enfin dans le noir total. Le guide nous éclaire et nous apprend que la grotte se compose de 8 salles successives. On a pu observer des stalactites, stalagmites et colonnes de calcaire datant de plusieurs centaines de milliers d’années. Les cavités secrètes composées de quartz brillaient tels des joyaux quand on les éclairait avec la lampe ! Magique, c’est ce que nous retiendrons de cette grotte qui a elle aussi connue le cannibalisme. Nicolas Hulot l’a visité il y a une dizaine d’année, il a plongé dans les galeries immergées et a réussi à découvrir des tunnels reliant plusieurs grottes, on peut encore voir le fil d’Ariane qu’il a mis en place. Cependant, la grotte de Juanono n’a jamais été cartographiée. Nous n’avons malheureusement pas de photos à vous montrer car notre reflex n’est pas étanche et l’environnement très sombre de la grotte ne donnerait pas grand choses. Les souvenirs de cette grotte secrète resteront donc dans nos mémoires…

Une rencontre marquante sur cette île est celle de Jeanine. Cette femme kanak possède avec son mari une vanilleraie et a construit un jardin botanique pour faire connaître la flore locale au peu de touristes qui passent. Elle nous fait la visite de cet endroit où les plantes vivent en harmonie, on s’émerveille, on s’assoit, elle nous sert une tasse de thé vanille maison. La botaniste autodidacte nous explique en détail la culture de la vanille, son mari Félix est le pionnier sur Lifou. Ce que nous retenons c’est que l’intervention de l’homme est indispensable pour la fécondation de la fleur et l’apparition de gousses. Chaque fleur doit être fécondée à la main entre 6h et 10h du matin… Un travail titanesque qui requiert patience et minutie et que cette mère de 9 enfants a su mener de main de maître. On se sent bien chez elle, on est ailleurs, loin de tout, un moment inoubliable.

 

 

 

 

C’est après une croisière mouvementée au sein du Betico 2 avec une mer très agitée que nous avons quitté Lifou pour rejoindre Maré, troisième et dernière île des îles Loyauté. Maré, dite Nengone en langue locale, est deux fois plus petite que Lifou avec une superficie de 650 km². Ses cinq étages de coraux superposés culminent à près de 130 mètres sur la côte sud. Elle est dotée d’une beauté sauvage, faite de falaises profondément découpées, de roches volcaniques, de forêts luxuriantes, mais également de merveilleuses petites criques de sable fin nichées entre les promontoires rocheux ainsi que de longues plages sauvages bordées de cocotiers.

Maré est vraiment l’île la plus authentique. La culture kanak y est très préservée et là encore nous sommes accueilli par une tribu en plein WE de paques. Nous avons passé quelques jours au milieu d’une grande tribu vivant en quasi autarcie. Dès notre arrivée, ils nous invitent à leur table et nous propose de venir jouer à la pétanque, sport le plus pratiqué sur l’île. Les locaux se retrouvent en effet plusieurs fois par semaines et organisent des tournois inter-tribus. Leur niveau est impressionnant.

Le lendemain, nous rencontrons Léa et Maud, des québécoises venues faire leurs études à Nouméa. Nous décidons de faire ensemble la randonnée vers les falaises de Shabadran au Sud de l’île, réputée comme la plus belle de l’île. Cette marche permet de longer les falaises déchiquetées et de découvrir les terrasses de Maré contre lesquelles le pacifique vient taper pour créer d’immenses vagues. A la clé, nous découvrons une plage déserte, la plus belle de l’île après les 3h30 de marche éreintante. La marche s’est en effet avérée très difficile car nous marchons sur les falaises de coraux aiguisées comme des lames de rasoirs. Le manque d’eau s’est fait ressentir et nous avons dû boire le lait de 8 noix de coco pour compenser. C’était la randonnée survie 🙂

 

Nous avons également découvert la baie aux tortues, toujours en compagnie de Maud et Léa où nous avons pu admirer et nager avec des dizaines de tortues. C’est vraiment un de nos snorkeling préféré.

 

 

 

 

 

 

 

Nous avons vraiment fait de belles renco­ntres à Maré et cette île reste la plus préservée. La culture mélanésienne est très présente et les gens vivent de la pêche, de la culture de leurs légumes, de la chasse à la roussette. Si vous souhaitez un dépaysement total, Maré est la destination idéale.

Après des efforts surhumains pour trouver des vols avec la grève de la compagnie, la suite de notre périple nous amène à l’île des pins surnommée le joyau du Pacifique.

On vous fait des gros bisous

5 Commentaires

  1. charlottedebary@yahoo.fr'
    Charlotte

    C’est génial !! Les photos sont magnifiques, je suis impressionnée par la barbe de Thomas ^^
    Gros gros bisous à tous les deux 🙂

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